Certaines cicatrices font partie intégrante de notre histoire, de notre passé et sont en harmonie avec notre identité. D’autres, inesthétiques voire douloureuses (physiquement et/ou psychologiquement) sont responsables d’une gêne.

Les reprises de cicatrices sont des actes fréquemment pratiqués en chirurgie plastique, leurs but n’est pas de supprimer la cicatrice (car cela est impossible même grâce à l’aide de lasers) mais de les rendre moins visibles.



Les lignes de Langer correspondent aux lignes de réflexion de la lumière sur la peau, elles sont définies pour une localisation par une orientation précise. Ainsi, le but lorsqu’un chirurgien reprend une cicatrice, est non seulement de l’améliorer esthétiquement mais aussi de la positionner de telle manière qu’elle ne se voit quasiment plus (qu’elle se fonde dans l’axe des plis naturels du visage ou du corps).

Les techniques chirurgicales de reprise de cicatrice sont aussi nombreuses et diversifiées que le sont les cicatrices, ainsi chaque geste sera adapté à votre situation et vous sera expliqué  lors de votre consultation pré-opératoire.

Dans quels cas l’intervention peut-elle être indiquée ?

L’intervention peut être indiquée chez toute personne présentant une cicatrice inesthétique gênante.

Il est important d'attendre au moins 1an après le traumatisme initial pour faire un point sur son aspect définitif et envisager le geste chirurgical adapté. Il est néanmoins possible durant cette année de consulter afin de recueillir des conseils adaptés pour guider la meilleure cicatrisation possible et dans le meilleur des cas éviter une reprise chirurgicale.
Lors de la puberté, sous l’influence des imprégnations hormonales, la cicatrisation est souvent de mauvaise qualité. Ainsi, il vaut mieux attendre la fin de la puberté avant de programmer une reprise de cicatrice (d’autant plus que l’aspect de la cicatrice peut se modifier avec la croissance).

Comment se déroule l’intervention ?

L’intervention se déroule le plus souvent en ambulatoire.
En fonction de l’intervention réalisée l’anesthésie peut être soit locale pure, soit locale potentialisée (les anesthésistes administrent aux patients des produits relaxants) soit générale mais de courte durée.

Quelles sont les suites opératoires ?

Les suites opératoires sont simples et non douloureuses.
Des soins de cicatrice (lavage à l’eau et au savon sous la douche, parfois désinfectant et pansement) sont à réaliser jusqu’à cicatrisation complète (environ 1 semaine).
Les baignades prolongées sont proscrites pendant 1 mois (macération de cicatrice avec risque de troubles de la cicatrisation).
Vous pouvez reprendre votre activité quotidienne dès le lendemain de l’intervention.
A partir du 10eme jour il est conseillé de masser la cicatrice afin de l’assouplir et de l’affiner.
La cicatrice devra impérativement être protégée du soleil (écran total ou vêtement) pendant 1 an afin d’éviter qu’elle ne se pigmente.

 

Quelles sont les principales complications possibles ?

Il ne s’agit pas de complication mais d’aléas cicatriciels car la cicatrisation dépend bien sur de la qualité de la suture chirurgicale mais aussi de la manière propre à chaque patient de cicatriser :

 

  • cicatrice hyperpigmentée : fréquente chez les personnes ayant un phototype foncé (peau mate) ou lorsque la cicatrice est exposée trop précocement au soleil. Son évolution est spontanément réversible et peut être accélérée par des pommades dépigmentantes.
  • cicatrice hypopigmentée : rare mais possible , la couleur de la cicatrice est plus claire que la peau alentour. Il n'existe malheureusement pas de traitement efficace pour accélérer la pigmentation de cette dernière et son évolution spontanée est longue (repigmentation en environ 5ans).
  • cicatrice hypertrophique : c’est une cicatrice légèrement volumineuse, un peu pigmentée, parfois prurigineuse. Elle est totalement régressive en moins de 1an grâce à des pétrissages manuels.
  • cicatrice chéloïde : c’est une cicatrice pathologique qui correspond physiologiquement à une hypercicatrisation et qui se traduit par une cicatrice en relief, pigmentée, prurigineuse et douloureuse. Plus fréquente chez les personnes ayant un phototype foncé, il existe d’importantes prédispositions génétiques à ce type de cicatrisation. Son traitement repose sur des pétrissages manuels, des injections intra-cicatricielles de corticoïdes voir une reprise chirurgicale.
  • les troubles de la sensibilité cutanée autour de la cicatrice : liés à la section inévitable de petites ramifications nerveuses terminales lors de l’intervention. Ils sont totalement régressifs (repousse nerveuse) en 3mois.

 

A partir de quand est-il possible d’apprécier le résultat esthétique de l’intervention ?

Les cicatrices sont inflammatoires (rosées, chaudes, un peu en volume) les 3 premiers mois post-opératoires puis vont évoluer en s'améliorant jusqu’à la date anniversaire de l’intervention pour devenir fines et souples.
Le résultat esthétique final s’apprécie à 2 ans.


Pour avoir des informations complémentaires vous pouvez lire la fiche «  correction des cicatrices » rédigée par la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique.