Après une perte de poids ou tout simplement avec le passage du temps il arrive que la face interne des cuisses soit le siège d’un excédent cutané (associé ou non à un excédent graisseux).

Cet excédent est source d’inconfort non seulement esthétique mais aussi parfois fonctionnel (frottement).

La cruroplastie, aussi appelée lifting des cuisses ou dermolipectomie de la face interne des cuisses, permet de supprimer cet excédent cutanéo-graisseux de manière définitive.

Dans quels cas l’intervention peut-elle être indiquée ?

L’intervention peut être indiquée chez les patients qui présentent un excédent cutanéo-graisseux localisé à la face interne des cuisses.

La cruroplastie peut être associée à une lipoaspiration circulaire de la cuisse si celle ci nécessite d’être affinée dans sa globalité.

La cruroplastie n’est pas une chirurgie à visée amincissante, son but est de retendre les tissus afin de restaurer la silhouette des cuisses. Le poids du patient doit être stable depuis plus de 6mois, avec un objectif pondéral atteint et un IMC (indice de masse corporel) inférieur à 30 pour des raisons de sécurité anesthésiques et chirurgicales.

Comment se déroule l’intervention ?

L’intervention se déroule sous anesthésie générale lors d'une hospitalisation de courte durée (1 nuit) pour améliorer votre confort en post-opératoire.
Si l’excédent cutanéo-graisseux est minime et que vous en exprimer le désir la chirurgie peut être réalisée en ambulatoire.

En fonction de la morphologie de vos cuisses la cicatrice pourra être soit oblique (dans le pli de l’aine), soit verticale (à la face interne des cuisses) soit oblique et verticale.
A la fin de l’intervention je confectionne un pansement compressif.

Quelles sont les suites opératoires ?

Les suites opératoires sont modérément douloureuses la première semaine  (à type de courbatures et de tension cutanée). Des antalgiques adaptés vous permettront de soulager cette période.
Le pansement compressif est retiré le lendemain de l’intervention avant la sortie du patient et relayé par un panty de contention qu’il faudra ensuite porter pendant 6 semaines nuits et jours.
Des bas de contention et des piqûres d'anticoagulants sont prescrits pendant 15jours (réduction du risque thrombo-embolique/de phlébite).
Des soins de cicatrice simples (lavage à l’eau et au savon, désinfectant, pansement) sont à réaliser jusqu’à cicatrisation complète (environ 10 jours).
Les baignades prolongées sont proscrites pendant 2 mois (macération de cicatrice avec risque de trouble de la cicatrisation et de désunion cicatricielle) ainsi que les sports qui mettent les cicatrices fortement en tension (vélo , équitation...).
Vous pouvez reprendre votre activité quotidienne environ 10 jours après l’intervention.
Dès le 10eme jour il est conseillé de pétrir vos cicatrices afin de les assouplir et de les rendre plus discrètes.
Les cicatrices devront être protégée du soleil (écran total ou vêtement) pendant 1 an.

Quelles sont les principales complications possibles ?

Les principales complications post-opératoire sont :

  • les désunions cicatricielles : en raison de la tension importante exercée sur le derme il est possible que de petites zones de la cicatrice « lâchent ». Les désunions sont traitées soit par des pansements (cicatrisation spontanée) soit par la mise en place de points de suture en consultation.
  • Notion importante concernant les désunions cicatricielles : les peaux ayant perdu leur capacité élastique ont tendance à se re-détendre rapidement après une intervention de remise en tension cutanée. C’est pourquoi, lors de l’intervention, j’exerce volontairement une sur-correction concernant le geste liftant…au prix d’une augmentation du risque de désunion cicatricielle. C’est une balance bénéfice/risque bien pesée, sachant que les désunions cicatricielles ne laissent pas ou peu de séquelles sur l’esthétique finale de la cicatrice, il est préférable à mon sens de donner plus d’importance à la stabilité du résultat du geste liftant à long terme.

 

  • les troubles de la cicatrisation (cicatrices hypertrophiques et élargissements cicatriciels surtout) : la qualité de la cicatrisation dépend bien sûr de la technique de suture chirurgicale mais aussi de la manière propre à chaque patient de cicatriser.
  • l’hématome : lié à un saignement en post-opératoire, une fois l’intervention terminée. Il se manifeste par un gonflement localisé, douloureux à la palpation. En fonction de son importance le traitement peut être : attendre sa résorption spontanée, ouvrir la cicatrice sur 2cm pour lui permettre de se drainer, rarement une reprise chirurgicale pour l'évacuer.
  • l’infection de site opératoire : en raison de la proximité des flores bactériennes anale et génitale. L’infection de site opératoire se diagnostique rapidement (fièvre, rougeur, chaleur, douleur). Le traitement repose sur les antibiotiques.
  • les troubles de la sensibilité cutanée des cuisses et/ou des jambes : liés à la section inévitable de petites ramifications nerveuses terminales lors de l’intervention. Ils sont totalement régressifs (repousse nerveuse) en 3 mois à 1 an.

 

A partir de quand est-il possible d’apprécier le résultat esthétique de l’intervention ?

Il existe des ecchymoses (faisant suite à la lipoaspiration) au cours des 15 premiers jours et un œdème lors des 3 premiers mois (plus important lors du 1er mois). Les cicatrices sont inflammatoires (rosées, chaudes, un peu en volume) les 3 premiers mois puis vont évoluer jusqu’à la date anniversaire de l’intervention pour devenir fines et souples.
Le résultat esthétique final s’apprécie à 1 an (durée de la cicatrisation profonde et superficielle) mais un aperçu se dessine déjà au 3eme mois.


Pour avoir des informations complémentaires vous pouvez lire la fiche «  lifting de la face interne de la cuisse » rédigée par la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique.