Nombreuses sont les femmes qui souhaiteraient avoir une poitrine plus volumineuse, plus galbée, plus charnelle.

Cette demande germe le plus souvent dès la fin de la puberté, l’identité de la personne n’est pas en harmonie avec le corps qu’elle souhaiterait.

Parfois la gêne est ressentie après une grossesse, une perte de poids ou bien simplement avec le passage du temps car ces situations engendrent non seulement un relâchement de la peau mais aussi une diminution du volume des glandes mammaires (dans ces cas la plastie d’augmentation mammaire par prothèses peut être associée à un lifting des seins ou mastopexie).

Avec plus de 60 ans de recul, la plastie mammaire d’augmentation par implants est une technique chirurgicale sécuritaire et parfaitement maîtrisée.

Dans quels cas l’intervention peut-elle être indiquée ?

L’intervention peut être indiquée chez les femmes qui souhaitent augmenter le volume de leurs seins.

Lorsqu’il existe une ptôse mammaire, la mise en place d’implants peut être associée à un lifting des seins (appelé mastopexie).

Lorsque le tissu sous-cutané est jugé comme trop fin pour masquer l'implant un lipofilling peut être associé, on parle alors d'augmentation mammaire composite.

Comment se déroule l’intervention ?

L’intervention se déroule sous anesthésie générale en ambulatoire (entrée le matin et sortie le soir).
La prothèse pourra être positionnée soit devant soit derrière le muscle grand pectoral (décision qui sera prise en consultation préopératoire en fonction de votre morphologie).
En cas d’augmentation mammaire prothétique simple la cicatrice pourra être : hémipéri-aréolaire (autour de l’aréole) ou sous-mammaire (5cm, placée au niveau du sillon sous mammaire).
En cas de mastopexie + prothèse, 2 ou 3 cicatrices seront nécessaires (péri-aréolaire et verticale +/- horizontale).
En fin d’intervention je confectionne un pansement compressif .

Quelles sont les suites opératoires ?

Les suites opératoires sont simples, indolores si les implants sont placés devant le muscle, douloureuses mais soulagées par les antalgiques pendant 1 semaine si les implants sont placés derrière le muscle.
Le pansement compressif est retiré le surlendemain de l'intervention et est remplacé par un soutien gorge de contention qu'il faudra ensuite porter 6 semaines nuit et jour. Ce soutien gorge maintien la bonne position des implants et évite leur ascension.
Des bas de contention sont à porter pendant 3 jours après l’intervention (réduction du risque de phlébite).
Lors de votre sortie votre carte personnelle de porteuse de prothèses mammaires vous sera délivrée et il faudra soigneusement la conserver.
Des soins de cicatrice (lavage à l’eau et au savon, désinfectant sur les strips) sont à réaliser jusqu’à cicatrisation complète (environ 1 semaine).
Les baignades prolongées sont proscrites pendant 2 mois  (macération de cicatrice avec risque de désunion et d’infection d’implant).
Vous pouvez reprendre votre activité quotidienne normale quelques jours après l’intervention mais il ne faudra pas porter de charge lourde (c'est à dire ne pas contracter les muscles pectoraux) pendant 2 mois si les implants sont placés derrière les muscles.
Dès le 10ème jour il est conseillé de masser vos cicatrices afin de les assouplir et de les rendre plus vite discrètes.
Les cicatrices devront être protégées du soleil (écran total et soutien gorge) pendant 1 an.
Un suivi régulier est impératif: des consultations de contrôle comprenant palpation mammaire + échographie/mammographie seront à réaliser tous les 2 ans les 7 premières années puis annuellement afin de vérifier l’intégrité des prothèses.

Quelles sont les complications possibles ?

Les principales complications post-opératoires immédiates sont :

  • l’hématome : lié à un saignement en post-opératoire, une fois l’intervention terminée. Le signe d’appel est un gonflement mammaire brutal et douloureux. Le traitement consiste (en fonction de l’importance de l’hématome) : à attendre que le corps le résorbe seul, à ouvrir la cicatrice sur 1cm afin de lui permettre de se drainer, parfois à ré intervenir au bloc opératoire pour l’évacuer.
  • le sérome : il correspond à une poche liquidienne (liquide lymphatique) faisant suite au traumatisme inéluctable des vaisseaux lymphatiques lors de l’intervention. Son traitement repose soit en une ponction à l'aiguille soit en une réouverture de la cicatrice sur quelques millimètres permettant son drainage. 
  • l’infection de prothèse : rapidement diagnostiquée par une fièvre associée à une douleur intense et une inflammation locale. Son traitement est difficile car les antibiotiques ont du mal à agir sur les implants , en cas d'échec de l'antibiothérapie le traitement repose sur une reprise chirurgicale avec dépose de l'implant et lavage abondant (repose minimum 6 mois après).
  • Les troubles de la sensibilité des aréoles : quasi systématiques ( par élongation des ramifications nerveuses terminales lors de l'intervention) et régressifs en 3 mois à 1 an.

 

Les principales complications post-opératoires tardives sont :

  • les coques péri-prothétiques : il s’agit d’une réaction à corps étranger provoquée par votre corps. Le corps refuse le matériel et décide de l’encapsuler, le problème généré par les coques arrive lorsqu’elles sont dures et qu’elles compriment l’implant. Dans ce cas un ou les deux seins peuvent être déformés et parfois douloureux. Le traitement est toujours chirurgical : retrait de la coque, lipofilling +/- derme artificiel autour de l’implant afin de diminuer le risque de récidive mais dans la mesure ou le corps à déja fait une 1ere réaction de coque , et malgrès les précautions chirurgicales prises, la récidive est possible .
  • la rupture d’implant : comme tout matériel, les implants sont soumis à une usure mécanique. La rupture peut être intra-capsulaire (c’est à dire contenue dans la capsule qui entoure l’implant, il faudra les changer sans urgence) ou extra-capsulaire (rupture de la capsule de l’implant qui constitue une urgence relative). A noter que les ruptures extra-capsulaires surviennent chez les femmes qui négligent la surveillance de leurs implants car plusieurs années s'écoulent entre rupture intra et extra-capsulaire.

 

A partir de quand est-il possible d’apprécier le résultat esthétique de l’intervention ?

Les seins ont un aspect "just operated" pendant les 3 premiers mois puis ils vont ensuite commencer à se "dérouler" jusqu'à 1 an post-opératoire pour avoir un aspect parfaitement naturel.
Les cicatrices sont inflammatoires (rosées, chaudes, un peu rigides) les 3 premiers mois puis vont évoluer jusqu’à la date anniversaire de l’intervention pour devenir fines et souples.
Le résultat esthétique final s’apprécie à 1 an (durée de la cicatrisation profonde et superficielle) mais un aperçu se dessine déjà au 3ème mois.

NB : il est important de savoir que la durée de vie des implants mammaires est aléatoire, l’idée populaire selon laquelle les implants sont à changer tous les 10 ans est fausse, les implants peuvent être laissés en place tant que leur intégrité est conservée (fourchette allant de 5 ans à 25 ans). Néanmoins, aprés 25ans j'encourage les patientes à changer d'implants même si aucune anomalie n'est retrouvée.

Pour avoir des informations complémentaires vous pouvez lire la fiche «  plastie mammaire d’augmentation par prothèses » rédigée par la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique.