Plusieurs causes, de manière isolée ou associées entre elles, peuvent entrainer une gêne abdominale : variations pondérales, grossesses, diminution du tonus des muscles de la sangle abdominale ou simplement passage du temps responsable d’un affaissement de la peau et des tissus-sous cutanés.

La peau a perdu ses capacités initiales d’élasticité et le tissu graisseux sous-cutané est soumis à la loi inéluctable de la gravité. Parfois ces modifications sont associées à un écartement des muscles de la paroi abdominale (muscles grands droits), on parle alors de diastasis.

La plastie abdominale (ou dermolipectomie abdominale) permet d'affiner et de retendre l'abdomen en retirant l’excédent de peau et de tissu graisseux sous cutané abdominal, en resserrant les muscles grands droits si besoin et en supprimant les surcharges graisseuses localisées lorsqu’elle est associée à une lipoaspiration.

Dans quels cas l’intervention peut-elle être indiquée ?

L’intervention peut être indiquée chez les patients dont la peau +/- le tissu graisseux sous-cutané abdominal ont perdu leur capacité élastique , responsable d'un excédent gênant esthétiquement et/ou fonctionnellement.

La plastie abdominale n’est pas une chirurgie à visée amincissante, son but est de retendre les tissus afin de restaurer la silhouette du patient.

Comme pour toute intervention de chirurgie plastique, le poids du patient au moment de l'opération doit correspondre à son objectif idéal et doit être stable afin de pérenniser le résultat esthétique de l'intervention. En effet, toute variation pondérale ultérieure compromettrait le bénéfice de l'intervention.

L'intervention est contre-indiquée chez les patients ayant un IMC (indice de masse corporelle) > 30 en raison des risques de complications anesthésiques et chirurgicales très augmentées.

Comment se déroule l’intervention ?

L’intervention se déroule sous anesthésie générale lors d'une hospitalisation de courte durée (1 nuit).

2 cicatrices sont nécessaires à la réalisation d’une plastie abdominale : une horizontale incurvée cachée sous le sous-vêtement et une autour du nombril.

En fin d’intervention je confectionne un pansement compressif.

Quelles sont les suites opératoires ?

Les suites opératoires sont peu douloureuses mais il existe une sensation de tension abdominale (qui s’explique par la compréhension de l’acte chirurgical liftant) qui s'atténue au décours de la 1ere semaine post-opératoire. Si une lipoaspiration est associée il existe une sensation de courbatures pendant 1 semaine.

Je retire le pansement compressif le surlendemain de l’intervention et une gaine de contention abdominale est ensuite à porter pendant 6 semaines nuit et jour. Des bas de contention et des piqûres d'anticoagulants sont prescrits pour une durée de 15 jours après l’intervention (réduction du risque thrombo-embolique/de phlébite).

La position demi assise (qui permet de soulager la tension) est recommandée pendant les 2 semaines qui suivent l’intervention.

Des soins de cicatrice simples (lavage à l’eau et au savon sous la douche, désinfectant, pansement) sont à réaliser jusqu’à cicatrisation complète (environ 10 jours).
Les baignades prolongées sont proscrites pendant 2 mois (macération de cicatrice avec risque de trouble de la cicatrisation et de désunion cicatricielle).
Vous pouvez reprendre votre activité quotidienne 2 semaines après l’intervention mais il ne faudra pas mettre en tension les muscles abdominaux pendant 2 mois en cas de cure de diastasis associée ( port de charges lourdes, sports abdominaux). 
Dès le 10eme jour il faudra masser (ou plutôt pétrir) vos cicatrices afin de les assouplir et de les rendre plus discrètes.
Les cicatrices devront être protégée du soleil (écran total ou vêtement) pendant 1 an.

Quelles sont les principales complications possibles ?

Les principales complications post-opératoires sont :

    • l’hématome : lié à un saignement en post-opératoire, une fois l’intervention terminée. Le signe d’appel est un gonflement abdominal localisé et douloureux à la palpation. Le traitement consiste (en fonction de l’importance de l’hématome) : à attendre que le corps le résorbe seul, à ouvrir la cicatrice sur une petite longueur afin de lui permettre de se drainer, parfois à ré intervenir au bloc opératoire pour l’évacuer.
    • l’infection de site opératoire : risque présent comme pour toute intervention. L'infection se manifeste par une douleur, une rougeur/chaleur locale associée à de la fièvre.Le traitement repose sur les antibiotiques +/- petite ouverture de la cicatrice pour accélérer l'évacuation des germes.
    • le sérome : il s’agit d’une collection de liquide lymphatique sous cutanée formant une poche liquidienne qu’il est aisé de ponctionner en consultation post-opératoire.
    • les troubles de la cicatrisation et les désunions cicatricielles : en raison de la tension importante que subit le derme en post-opératoire il est possible qu’une petite longueur de la cicatrice « lâche ». Dans ce cas, en fonction de l’importance de la désunion, la zone peut être laissée en cicatrisation spontanée (pansements) ou des points de suture peuvent être mis en consultation afin d’accélérer la cicatrisation.
    • Notion importante concernant les désunions cicatricielles : les peaux ayant perdu leur capacité élastique ont tendance à se re-détendre très rapidement après une intervention de remise en tension cutanée. C’est pourquoi, lors de l’intervention, j’exerce volontairement une sur-correction concernant le geste liftant…au prix d’une augmentation du risque de désunion cicatricielle. C’est une balance bénéfice/risque bien pesée, sachant que les désunions cicatricielles ne laissent le plus souvent aucune séquelle sur l’esthétique finale de la cicatrice, il est préférable à mon sens de donner plus d’importance à la stabilité du résultat du geste liftant à long terme.
  • les troubles de la sensibilité cutanée abdominale : liés à la section inévitable de petites ramifications nerveuses terminales lors de l’intervention. Ils sont totalement régressifs en 1 an (durée de la repousse nerveuse).

 

A partir de quand est-il possible d’apprécier le résultat esthétique de l’intervention ?

Il existe un oedème abdominal lors des 3 premiers mois post-opératoires (plus accentué lors du 1er mois).
Les cicatrices sont inflammatoires (violacées, chaudes, un peu en volume) les 3 premiers mois puis vont évoluer jusqu’à la date anniversaire de l’intervention pour devenir fines et souples.
Le résultat esthétique final s’apprécie à 1 an (durée de la cicatrisation profonde et superficielle) mais un aperçu se dessine déjà au 3eme mois.

 

Pour avoir des informations complémentaires vous pouvez lire la fiche «  chirurgie plastique et esthétique de la paroi abdominale » rédigée par la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique.